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Fébrilité, par Jean-Marie Colombani La défense de la loi républicaine est la mission première d'un gouvernement. Face à une situation qui suscite une exaspération légitime parmi les habitants de ces quartiers de banlieue livrés aux exactions de quelques groupes de jeunes (ou de très jeunes), un constat s'impose : les élus, les habitants, les pompiers et les forces de police font preuve d'un calme exemplaire. Enforcing the law is the first mission of a government. Facing a situation which legitimately exasperates the inhabitants of these suburbs because of the actions of small groups of young - or very young - kids, one thing must be noted: the elected representatives, the population, the firemen and the police have shown an exemplary calm. Face à cette maîtrise collective, alors que les biens sont mis à rude épreuve, le premier ministre semble, lui, perdre son sang-froid. Le voilà qui restaure une législation d'exception. L'état d'urgence. Une loi conçue au temps des "événements d'Algérie", à l'un des pires moments de notre vie publique. Un choix qui témoigne que Dominique de Villepin n'a pas encore les nerfs d'un homme d'Etat. In view of the collective dipslay of self-control when our cities are being damaged, the prime minister seems to be losing it. Here he is reinstating an exceptional law. State of emergency. A law created at the time of the Algerian war, one of the worst periods of our country. This choice shows that Villepin does not have the nerve of a Statesman. Le mouvement en cours est insaisissable. Il n'a pas de "revendications", encore moins un discours construit : le moindre incident peut donc conduire au pire. Le couple "fermeté-justice" énoncé par Nicolas Sarkozy (la première appliquée avec retenue, la seconde ayant besoin d'être crédibilisée par des mesures à long terme) est de nature à rassembler le pays. Que des maires, qui en ont le pouvoir, décrètent ici ou là un "couvre-feu" est compréhensible. The current events are hard to graps. There are no claims, even less of a political discourse: any incident can lead to the worst consequences. The twin "toughness- fairness" goals stated by Sarkozy (the first applied with measure, the second requiring to be made credible by long term programmes) can legitimately bring the country together. That mayors, locally, also decide to set a curfew is also understandable. Mais exhumer une loi de 1955, c'est envoyer aux jeunes des banlieues un message d'une sidérante brutalité : à cinquante ans de distance, la France entend les traiter comme leurs grands-parents. Le premier ministre devrait se rappeler que cet engrenage d'incompréhension, de fébrilité martiale et d'impuissance avait alors conduit la République aux pires déboires. But to bring out a law dating back to 1955 means sending the kids in the banlieues an incredibly violent message: 50 years later, France will treat them like their grandparents. The prime minister should remember that this spiral of misunderstanding, nervous toughness and powerlessness had led our Republic to dire consequences.
La défense de la loi républicaine est la mission première d'un gouvernement. Face à une situation qui suscite une exaspération légitime parmi les habitants de ces quartiers de banlieue livrés aux exactions de quelques groupes de jeunes (ou de très jeunes), un constat s'impose : les élus, les habitants, les pompiers et les forces de police font preuve d'un calme exemplaire.
Enforcing the law is the first mission of a government. Facing a situation which legitimately exasperates the inhabitants of these suburbs because of the actions of small groups of young - or very young - kids, one thing must be noted: the elected representatives, the population, the firemen and the police have shown an exemplary calm.
Face à cette maîtrise collective, alors que les biens sont mis à rude épreuve, le premier ministre semble, lui, perdre son sang-froid. Le voilà qui restaure une législation d'exception. L'état d'urgence. Une loi conçue au temps des "événements d'Algérie", à l'un des pires moments de notre vie publique. Un choix qui témoigne que Dominique de Villepin n'a pas encore les nerfs d'un homme d'Etat.
In view of the collective dipslay of self-control when our cities are being damaged, the prime minister seems to be losing it. Here he is reinstating an exceptional law. State of emergency. A law created at the time of the Algerian war, one of the worst periods of our country. This choice shows that Villepin does not have the nerve of a Statesman.
Le mouvement en cours est insaisissable. Il n'a pas de "revendications", encore moins un discours construit : le moindre incident peut donc conduire au pire. Le couple "fermeté-justice" énoncé par Nicolas Sarkozy (la première appliquée avec retenue, la seconde ayant besoin d'être crédibilisée par des mesures à long terme) est de nature à rassembler le pays. Que des maires, qui en ont le pouvoir, décrètent ici ou là un "couvre-feu" est compréhensible.
The current events are hard to graps. There are no claims, even less of a political discourse: any incident can lead to the worst consequences. The twin "toughness- fairness" goals stated by Sarkozy (the first applied with measure, the second requiring to be made credible by long term programmes) can legitimately bring the country together. That mayors, locally, also decide to set a curfew is also understandable.
Mais exhumer une loi de 1955, c'est envoyer aux jeunes des banlieues un message d'une sidérante brutalité : à cinquante ans de distance, la France entend les traiter comme leurs grands-parents. Le premier ministre devrait se rappeler que cet engrenage d'incompréhension, de fébrilité martiale et d'impuissance avait alors conduit la République aux pires déboires.
But to bring out a law dating back to 1955 means sending the kids in the banlieues an incredibly violent message: 50 years later, France will treat them like their grandparents. The prime minister should remember that this spiral of misunderstanding, nervous toughness and powerlessness had led our Republic to dire consequences.
by gmoke - Oct 1
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